En concert ce soir au parc des expos de Saint-Paul, Diam’s a donné hier sa première conférence de presse sur le sol français depuis des années. Pas un mot sur la religion ni sur son mariage mais des confessions tout de même sur son album, sa tournée, son futur livre et son association humanitaire.
Sa conférence de presse s’annonçait extrêmement tendue, c’est finalement une Diam’s détendue et souriante qui s’est prêtée aux questions de la presse réunionnaise. Un exercice auquel la rappeuse ne s’était pas livrée depuis des années, y compris lors de la sortie de son dernier album SOS. Pourquoi donc avoir accepté cette confrontation tant redoutée ? “Je me prête au protocole de chaque pays, tout simplement. Je sais qu’ici les gens craignent plus qu’en France les annulations de concert, donc je voulais rassurer mon public, lui montrer que je suis bien là. Et puis loin de la France, les gens sont peut être plus contents de me voir...”.
L’artiste a tout de même confirmé ne pas vouloir répondre à certains questions d’ordre privé, notamment relatives à la religion, à son mariage et à son choix de porter le voile. “Je suis en train d’écrire un livre pour tout expliquer. C’est mieux pour moi de répondre à une question en 10 pages qu’en 2 minutes là autour d’une table. J’ai préféré m’exprimer jusque-là uniquement par la musique. D’autant que je pensais avoir tout dit dans mes textes mais je me rend compte qu’ils ont au contraire soulevé des milliers de questions. Les gens veulent en savoir plus”. L’ouvrage pourrait paraître l’an prochain si la jeune femme le termine dans les temps.
Son engagement humanitaire
Pas de questions privées donc mais un bilan d’une tournée qui touche à sa fin. “On vivait un peu entre deux mondes. D’un côté les médias disaient que ça ne marchait pas, de l’autre, les salles étaient pleines. C’était hyper confus mais en même temps assez magique. Faut se remettre dans le contexte. J’ai pris le plus gros risque de ma carrière en ne donnant aucune interview, en ne disant pas un mot. Alors j’ai peut-être perdu des gens en route mais ça a quand même été fabuleux”.
Quant à son album, plus grave, plus sombre que les précédents, Diam’s assume la différence. “En 2007-2008, j’ai traversé une période très très noire qui explique beaucoup des choses qui ont changé. Après, cet album j’ai eu besoin de le faire parce qu’à l’époque je pensais que c’était mon seul moyen d’expression”. L’hôpital psychiatrique, les médicaments, la dépression : l’époque de la “jeune demoiselle qui cherche un mec mortel” est révolue. Le public a-t-il suivi ? “Je suis hyper satisfaite parce que le public a compris que c’était un gros mea culpa. Et puis j’ai 30 ans aujourd’hui et mon public a vieilli aussi. Les filles sont devenues des mamans etc... Mais je vous assure que dans les salles, le côté populaire, il est encore là. Alors est ce que tout le monde a suivi ? Je ne sais pas mais moi dans les concerts, je ne vois pas de changement”. La fameuse maturité que l’on attribue abusivement à tout artiste qui dépasse le 2e album, Diam’s confie l’avoir trouvée dans l’engagement humanitaire, à travers son association Big Up. Tous les royalties de l’album sont reversés à ce qui devrait devenir prochainement une fondation. La structure travaille essentiellement en Afrique de l’ouest sur les problématiques d’éducation, d’hygiène et d’alimentation. Un euro par billet vendu ce soir est d’ailleurs reversé à Big Up.
Pour son concert de ce soir donc, Diam’s explique avoir emmené pour la première fois son équipe au complet. “Pour offrir exactement le même spectacle que partout ailleurs”. Elle présentera notamment les titres de son dernier opus mais aussi et sûrement quelques morceaux emblématiques. “Je n’oublie pas ce qui a fait mon succès ici à la Réunion. Y’aura tout ce qui faut, ne vous inquiétez pas, on essaiera comme toujours de faire le meilleur concert de notre vie”.
Deux autres concerts sont prévus dans la zone la semaine prochaine, à Maurice et à Madagascar
Romain Latournerie
Merci a Danssabulle Group pour l'info
Source : clicanoo.re
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